Cent ans de laïcité

Hier, dans le Nouvel Obs:

Les cent ans de la loi de 1905

SI LA FRANCE est aujourd'hui l'un des rares pays au monde où ceux qui croient au ciel et ceux qui n'y croient pas s'acceptent et se comprennent, c'est au combat de quelques radicaux d’il y a cent ans qu’on le doit. Alors que dans nos banlieues où quelques révoltés brûlent des écoles, peut-on encore dire, comme autrefois que lorsque "une école s'ouvre c’est une église qui se ferme" ? L’essor technique et la disparition des idéologies messianiques du siècle passé ont suscité un vide identitaire qui provoque en retour un appel d'air propice à redonner une nouvelle vigueur aux religions. Longtemps la laïcité à la française a fait figure d’évidence. Mais l'intérêt pour cette question a refait surface avec les débats sur la loi Savary et les manifestations pour l'école "libre" en 1984, puis, en 1989, quand l'affaire du voile a éclaté pour la première fois à Creil et, dans cette foulée, les questions posées à la France par le développement de l’Islam, devenu deuxième religion du pays. Or l’Islam plus jeune de six siècles que le monde judéo-chrétien est une religion où le prophète était à la fois chef religieux et chef politique.

D’où la difficulté pour certaines acceptions de l’Islam de séparer le religieux du politique et du même coup d’accepter le concept de laïcité. Or, dans notre conception la laïcité est facteur de liberté de conscience, tolérance, respect mutuel. Faut-il toiletter cette loi et en adapter les modalités pour permettre à l’Etat et aux collectivités locales de financer les lieux de culte afin d’éviter l’afflux de capitaux étrangers pour financer les mosquées comme c’est trop souvent le cas ? L’expérience assez négative du conseil du culte musulman mis en place au forceps par Sarkozy autorise à être prudent. Certes la lecture de loi de 1905 doit être toutefois "libérale", ainsi que l'a voulu son rapporteur, Aristide Briand. Des aménagements sont, à cet égard, possibles avec les pouvoirs publics pour aider des financements "privés" de bâtiments. Dès lors, inutile, semble-t-il, de toucher à un principe qui, tout en garantissant le libre exercice des cultes, protège de tout prosélytisme des Églises, le catholicisme en 1905, l'islam fondamentaliste aujourd'hui.

Vos réactions?

La laïcité ne se limite pas à un simple principe juridique de séparation de l'Etat et des cultes, elle défend et illustre la liberté de conscience de chacun et moi je suis pour cette liberté mais d'un autre coté il faudrait un "contrôle " organisé par toutes les ethnies , culturelles et religieuses de maniere à répartir intelligement( par le choix des citoyens d'un pays) leurs désirs et leur inspirations religieuses.

Je vous offre un petit extrait des Lettres Persanes, de Montesquieu, sur le sujet :

[Extrait de la lettre LXXXV]

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J'avoue que les histoires sont remplies de guerres de religion. Mais, qu'on y prenne bien garde : ce n'est point la multiplicité des religions qui a produit ces guerres, c'est l'esprit d'intolérance, qui animait celle qui se croyait la dominante ; c'est cet esprit de prosélytisme que les Juifs ont pris des Egyptiens, et qui, d'eux, est passé, comme une maladie épidémique et populaire, aux mahométans et aux chrétiens ; c'est, enfin, cet esprit de vertige, dont les progrès ne peuvent être regardés que comme une eclipse entière de la raison humaine.
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C'est extrait a toute son actualité : je trouve que c'est la la VRAIE raison de ces conflits. Dieu est grand, soit ; mais lequel?